L’évaluation des risques liés à une exposition aux radiations, telle qu’adoptée aujourd’hui par les experts en radioprotection et qui sert de base à la législation européenne en vigueur, est grossièrement insuffisante et scientifiquement obsolète. C’est la thèse brillamment étayée dans le présent ouvrage par le CERI sous la direction de Chris Busby. Le CERI ne se contente pas d’analyser les insuffisances du modèle adopté par les experts officiels pour rendre compte des effets de la radioactivité sur l’homme, il en propose une approche nouvelle. Il se base sur toutes les données épidémiologiques disponibles et introduit pour le calcul des doses reçues des facteurs de pondération biologiques et biophysiques qui rendent compte des effets biologiques au niveau cellulaire pour tous les types d’irradiation et notamment par contamination interne. Ainsi, les effets d’une contamination par des particules radioactives microscopiques (notamment de plutonium ou d’uranium appauvri) se révèlent 100 à 1000 fois plus graves que prévu par les instances officielles. De même, l’exposition à certains radio-isotopes particuliers comme le carbone 14, le tritium ou encore le strontium 90, produits et rejetés par l’industrie nucléaire, est largement plus dommageable qu’envisagé à ce jour. Les scientifiques du CERI recommandent en conclusion des valeurs-limites plus sévères pour les doses reçues par le public et les travailleurs du nucléaire et, en conséquence, une réévaluation des exigences légales à l’égard de l’industrie nucléaire