Traiter du " mal à la tête " veut dire s'attaquer à un univers pathologique extrêmement complexe, où, dans la plupart des cas, la douleur qui " serre ", " bat ", " martelle ", est le signe d'un désordre plus profond et plus difficile à reconnaître. Il est grand le nombre de femmes qui souffrent de migraine, de céphalée ou d'autres douleurs, souvent avec une attitude presque fataliste face à " cette douleur habituelle " qu'elle ont appris à supporter, sans se demander quelles peuvent être les causes réelles d'une souffrance qui peut transformer radicalement leur mode de vie. En présentant l'exemple de certains cas qu'il a examinés au cours de sa longue carrière de neurologue, François Mongini raconte des histoires dramatiques, parfois bizarres, parfois à la limite de la crédibilité. Par-dessus tout, à travers les difficultés, les résistances, les déceptions et les succès, il parle des " autres démons " qui accompagnent fréquemment le mal de tête féminin : dépressions, anxiété, parfois phénomènes hallucinatoires. D'emblée, pour une femme qui souffre de mal de tête, l'examen clinique traditionnel ne suffit plus. Ces patientes ont souvent beaucoup à raconter : presque toujours, leur souffrance physique est étroitement liée à des troubles psychologiques ou à des malaises subis en silence ou avec un sentiment de honte qu'il faut bien connaître avant deformuler un diagnostic définitif et de commencer le traitement. Ensuite, on pourra commencer à jouer avec la maladie une sorte de partie d'échecs, avec quelque espoir de la vaincre